V. hugo, les misérables, « le dernier vol de jvj »
Au XIXe siècle, le roman se fait l’écho des grandes mutations industrielles et de leurs conséquences sur la société : le renforcement des inégalités sociales et les conditions de vie désastreuses des ouvriers. V. Hugo, choqué par tant de misère, s’empresse d’écrire plusieurs œuvres dont la principale est Les Misérables, publiée en 1862 et qui remporte un grand succès auprès du peuple. L’extrait « Le dernier vol de JVJ » suit immédiatement la scène du vol de couverts d’argent de Mgr Myriel qui le couvre devant les gendarmes, et lui demande de devenir honnête homme. C’est ce geste fondateur qui plonge dans le plus grand désarroi JVJ, le forçat que les années de bagne à Toulon ont transformé en brute. Toute la journée, il erre dans la campagne avant de rencontrer un jeune savoyard, Petit-Gervais auquel il vole dans une demi-conscience une pièce de 40 sous. Quand il se rend compte qu’il a volé celle-ci, la conversion s’est accomplie. Cette reconquête de l’humanité dessine tout le parcours du héros jusqu’à sa sainteté.
Comment le narrateur parvient-il à grandir ce moment fondateur ?
I- L’aliénation de JVJ
a) Les troubles extérieurs
* Physiologiques : absence de faim pendant toute la journée (l.4-5, 86) -> réaction physique : la fatigue (l.9). * Physique : air terrifiant, regard fixe (« haillons effrayants » l.28, « yeux troubles » l.68, « l’œil de JVJ resta à terre » l.61). * Comportementaux : * Avant sa rencontre avec l’enfant : il erre (l.4) -> mouvement de circularité. * Pendant l’échange : interventions décalées (l.55-57), intonation anormale (« se met à crier » d’une voix terrible » l.69-70). * A son départ : attitude figée, regard d’un hébété (l.88-89).
b) Les troubles psychologiques
* Esprit submergé par une situation inédite * Impressions qui s’opposent (« touché ou humilié » l.7, « attendrissement…endurcissement » l.8). * Effets de