Émotion au cinéma
Ceci est un résumé des formations données les 6 et 8 janvier 2009 à des enseignants inscrits au dispositif « Collège au cinéma » dans l’Oise. Nous y avons traité de la naissance des émotions au cinéma à travers diverses œuvres dont une partie des films choisis par ces mêmes enseignants soit : Tex Avery Follies (Tex Avery), Un Jour sans fin (Harold Ramis), Cria Cuervos (Carlos Saura), Kamchatka (Marcelo Pineyro), L’enfance nue (Maurice Pialat).
Qu e l q u es g é n é r a l i t é s e n g u ise d ’ i n t r o d uc t i o n … Les premiers penseurs du cinéma ont vu dans cet art nouveau, un mode de représentation du monde proche du rêve - ou du cauchemar. Il fut décrit comme un « concentré d’émotions à l’état pur ». Les émotions naissent directement de l’identification, de l’histoire, des dialogues, de la musique, de la photographie, du cadrage, du montage… bref, de la mise en scène ! Nous ne nous intéresserons donc aux films que d’un point de vue analytique : nous ferons des allers-retours entre la forme et le fond afin d’en extraire un sens ou un message. Au d é b u t l e s ém o t i o n s é t a i e n t r e i n es a u ci n ém a … Le film devait prendre en charge le spectateur, lui imposer ses émotions, ses idées puisque le spectateur cherchait « l’oubli de soi » comme l’écrivait Ricciotto Canudo, inventeur de la notion de Septième Art, dans la première revue de critique cinématographique, en 1911. Le spectateur cherchait la catharsis du théâtre grec et la vivait au centuple au cinéma… Plus tard, on parlera d’« absorption diégètique » pour mieux qualifier cette méthode qui fut affinée par Hollywood. Cette méthode fascine et vampirise les spectateurs tout en leur disant ce qu’ils doivent penser ou ressentir. Ainsi, la mise en scène devient invisible afin que les spectateurs ne fassent qu’un avec le film et adhère totalement à son propos - et ses émotions. T ro p d ’ ém o t i o n s t u e n t l ’ ém o t