Cyrano de Bergerac

par

La victoire du verbe

Victor Hugo pouvait bien clamer « oui, brigand, jacobin, malandrin, / J’ai disloqué ce grand niais d’alexandrin » ; il n’en aura pas mieux fait que Rostand, qui s’aligne à cet égard avec le grand homme. Cyrano est une pièce d’une virtuosité folle, et surtout dans sa versification. On pouvait croire que l’époque de la rime plate était révolue, tout comme l’époque de l’héroïque ; Rostand prouve qu’on pouvait encore en faire quelque chose – à tel point qu’il y a bien des détails qui ne se révèlent qu’à la lecture attentive. Aussi faut-il remarquer que dans la huée de la foule au premier acte, toutes les paroles audibles sont strictement correctes du point de vue de la prosodie ? De « Montfleury ! Montfleury ! La pièce de Baro ! » jusqu’aux cris d’animaux : « Silence ! / Hi han ! Bêê ! Ouah, ouah ! Cocorico ! », tout est strictement placé sous le joug des douze syllabes et de la rime. Mais à ceux qui regimberaient devant ce manque de bienséance poétique, Rostand offre la pâtisserie de Ragueneau, qui permet d’observer ce qui advient de ceux qui ne connaissent que les règles. En f

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