Ils forment la grande partie des autres personnages du roman. Ils ont en commun plusieurs caractéristiques. Surtout, ils détiennent le pouvoir, certains d’entre eux un grand pouvoir, et en abusent sans cesse. Ils prennent un plaisir particulier à détruire la vertu et à forcer Justine à commettre des actions qui lui sont intolérables. De plus ils ont tous l’habitude de philosopher et de se justifier, leurs discours formant une part toujours croissante du roman dans ses diverses incarnations. Cette justification se base sur la nature animale de l’être humain et un athéisme militant et nihiliste. Ils ne prennent pas seulement plaisir dans les actes sexuels ou la douleur qu’ils infligent aux autres ; ils aiment corrompre, voulant à la fois outrager Justine et la convaincre du bien-fondé de leurs propos.
Ces sadiques prennent toutes les formes, depuis l’usurier et la maquerelle jusqu’aux grands du monde, en passant par les prêtres et les moines. Notons qu’à l’époque où écrit Sade, le clergé est l’objet d’attaques semblables de la part des révolutionnaires, et qu’il n’est donc pas plus outrageant