L’Insurgé est un ouvrage précieux à plus d’un titre, car il est le récit des événements qui eurent lieu pendant les semaines qui précédèrent la chute du Second Empire, du drame de 1870, de la naissance de la Troisième République et de la courte vie de la Commune de Paris, tout cela raconté par un homme qui fut l’un des acteurs fondamentaux de la période. Sans Vallès-Vingtras, pas de Commune. L’intérêt majeur du récit est qu’il est non seulement de première main, mais aussi l’œuvre d’un vaincu. En général, les récits historiques sont écrits par les vainqueurs. Là, c’est la voix des vaincus que Vallès fait entendre, et ce qu’il décrit est très loin de la vérité officielle et de la vision bourgeoise et effrayée que la société avait des « partageux » qu’étaient à ses yeux les communards. L’Insurgé est dédié à ces vaincus :
« À tous ceux
Qui, victimes de l’injustice sociale,
Prirent les armes contre un monde
Mal fait et formèrent, sous
Le drapeau de la Commune
La grande fédération des douleurs
Je dédie ce livre. »
Le point de vue adopté par Vallès dans L’Insurgé est très différent