La Farce de Maître Pathelin

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La ruse des personnages : une réflexion sur le langage

Le philosophe Henri Bergson, qui étudia le langage et le rire, déclare à propos de la comédie : « Une situation est toujours comique quand elle appartient en même temps à deux séries d’évènements absolument indépendantes et qu’elle peut s’interpréter à la fois dans deux sens tout différents. » Lors de la scène du procès, pendant laquelle le Drapier reconnaît Pathelin et tente d’exposer le tort qu’on lui a fait devant le juge en racontant à la fois le vol de son drap et celui de ses bêtes, on distingue bien ce comique de la confusion, produit par la confrontation des trois trompeurs, dans une joute verbale dont le plus éloquent, et non le plus honnête, sort finalement vainqueur, et ce entre les murs du lieu de la plaidoirie et du discours par excellence, le tribunal. Lors de cette scène du procès, le langage apparaît comme une arme raffinée et efficace pour qui le maîtrise, comme Pathelin, qui passe pour triompher en « jouant la comédie », en « bavardant » et en multipliant les « belles paroles », tandis que les mots deviennent un obstacle pour Guillaume dont le manque d’aisance dans le

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