La mort du roi Tsongor

par

La guerre en vain et sans noblesse.

De tout temps les hommes ont fait la guerre. Dans La Mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé décrit au lecteur un combat sans merci où certes les adversaires se parlent parfois et échangent de nobles phrases mais où la réalité plus terre-à-terre n’est pas oubliée et revient toujours : celle des cadavres dans la poussière, des ventres ouverts, d’une ville détruite et des fontaines taries. Tsongor a bâti un empire, sans descendre de cheval, en soumettant des peuples qui ne lui avaient causé aucun dommage. Certes cet empire est en paix désormais, mais cette paix plonge ses racines dans une terre gorgée de sang. Le soldat Galash, qui paiera par des années d’exil son accès de franchise, jette la vérité au visage de Tsongor le conquérant : « Tu nous as offert une ville. Oui. Un massacre. […] Tu nous as lâchés sur Solanos et nous avons éventré la ville comme des monstres. Tu le sais. Tu étais parmi nous. » De même, Katabolonga, qui va devenir le porteur du tabouret d’or du roi et son meilleur et plus fidèle ami, est « le dernier ennemi du dernier pays » conquis, le seul survivant d’une race fière et noble. Il

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