Le Journal d’un fou

par

Saint-Pétersbourg, ville de hiérarchie

Il est clair désormais que la folie de Poprichtchine prend sa source dans un désir bafoué de reconnaissance et par l’envie de s’élever au-delà de sa condition. Il est donc important de montrer que le récit prend ici une tournure beaucoup plus critique. Malgré la farandole de situations anecdotiques qui amusent davantage le lecteur qu’elles ne le font prendre en pitié Poprichtchine, Gogol nous peint ici le portrait d’une société qui reste obsédée par sa hiérarchie, la place occupée par chacun, et le désir de se convaincre de sa propre utilité alors que le seul rêve des habitants est de s’élever socialement.

C’est donc avec mauvaise foi que notre personnage principal se dit tout à fait satisfait de sa place de fonctionnaire du huitième degré, autrement dit, le plus bas échelon de la société. Il tente de se persuader, au début du livre, que son poste a bien plus de valeur que ceux des officiers et des généraux dont il convoite les insignes. Il ne se rend compte de sa bêtise que lorsque la jalousie le fait tomber dans la schizophrénie : l’inaccessibilité de Sophie lui montre bien que les galons de ses supérieurs sont loin d’égaler

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