Je me permets de vous écrire cet article pour répondre au procès de 20 août 1857, en ce qui concerne mon recueil Fleurs du Mal. Je veux tout d'abord répondre à l’E. Pinard (procureur général) qui accuse ma poésie de manquer « au sens de la pudeur », de multiplier « les peintures lascives ». En effet, ces arguments qui ne sont pas convaincantes lesquelles disent que mon livre est condamné pour «délit d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs », à cause de «passages ou expressions obscènes et immorales». En plus, moi et mon éditeur devons payer une amende de 300 F et retirer six poèmes du livre. Malgré tout, ce livre est pour moi tout simplement un bijou de la littérature française.

J’oppose le sens général de mon œuvre qui doit être jugé dans son ensemble, et alors il en ressort une terrible moralité. Je veux expliquer ma théorie à Pinard. D’abord, je vous préviens par mon titre pour annoncer la nature et Ie genre de l’œuvre ; c’est Ie mal qu'il va vous montrer l'horreur en inspirer la haine et Ie dégoût. Et plus, j’ai voulu tout peindre et tout mettre à nu, j’ai fouillé la nature humaine parce que c’est ma méthode et c’est mon procédé littéraire, où est la faute et surtout où peut être Ie délit, si c'est pour Ie flétrir que je exagère Ie mal, je veux tout peindre avec des tons vigoureux et saisissants, parce que je veux en inspirer une haine plus profonde. À mon sens une œuvre profondément immorale est celle où l‘on attaquerait les bases de la Société par parti pris, où l'on justifierait le mal, où l’on saperait la propriété, la religion, la justice. Enfin, je viens de vous faire voir qu’il n’y a rien dans mon œuvre qui sois aussi osé dans le fond et dans la forme, dans l’expression et dans la pensée comme que tout ce que nous trouvons dans la littérature française.

Pour ajouter, pourquoi les auteurs doivent toujours obtenir la permission d’imprimer malgré les droits de l’homme proclame que tout citoyen peut «parler, écrire,