0liaisons
Phonétique et morphosyntaxe : élisions, enchaînements et liaisons
P. L. Léon (Prononciation du français standard:1978, p. 118) définit ces trois concepts de la façon suivante :
·
élision : suppression, dans l’orthographe et dans la prononciation, d’une des voyelles [a],
[B] ou [i], devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet : la + amie > l’amie ; la + hirondelle > l’hirondelle le + ami > l’ami ; le + homme > l’homme si + il > s’il ; que + elle > qu’elle; que + il > qu’il ; que + on > qu’on
·
enchaînement : la dernière consonne prononcée d’un mot s’enchaîne avec la voyelle du mot suivant, à l’intérieur d’un même groupe rythmique : une grande amitié [yngYSdamitje] une amie [ynami]
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liaison : la consonne finale d’un mot se prononce devant une voyelle ou un h muet : un ami [C‿nami] petits enfants [pBti‿zSfS] petit homme [pBti‿tCm]
Remarque :
La tradition distingue deux types de h :
1. h dit « muet » (d’origine latine) ;
2. h dit « aspiré » (d’origine germanique).
Nous considérons cependant que le terme « aspiré » habituellement utilisé pour désigner le h d’origine germanique ne correspond à aucune réalité acoustique : « aspiré » signifie, à proprement parler, que le son initial d’un mot est produit par un rapprochement brusque des cordes vocales. Or, cette articulation (dite aspirée) n’existe plus en français standard (elle a existé autrefois dans les mots d’origine germanique). C’est aussi le son que l’on retrouve dans l’allemand hund, prononcé
[ h unt] ou dans l’anglais have, prononcé [ h a:v]. Nous préférons utiliser le terme « h disjonctif » que nous empruntons à F. Carton (Introduction à la phonétique du français, p. 220) :
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« C’est seulement dans l’expressivité et dans la prononciation québécoise, wallonne, lorraine et normande que [h] est