1909
« 1909» est un poème d’Apollinaire extrait du recueil Alcools publié en 1913. Ce nom a été suggéré par son ami Blaise Cendrars qui trouvait « alcools » plus percutant qu’ « eaux de vie », premier titre choisi par Apollinaire. Il lui propose également de supprimer la ponctuation.
Son titre est l’année de sa rédaction, après un amour malheureux avec Annie Playden, préceptrice qu’il a rencontrée en Allemagne pendant son séjour d’un an dans la même famille qu’elle.
Ici, Apollinaire propose deux images de la femme : femmes riches et ouvrières. Il traduit son indécision.
Est-ce un blason de la femme riche ou bien un contre blason mis en place par la comparaison avec les femmes ouvrières ?
Dans une première partie, nous verrons en quoi ce poème est un blason de la dame, puis en quoi il peut être vu comme un contre blason et enfin, en quoi c’est finalement un peu des deux : le blason étant moqueur et le contre blason élogieux.
I) Blason de la dame
1) la longue description :
Vers 1 à 20 Apollinaire décrit la femme qu’il aime = une Dame de la haute société. Emploi du mot « dame », qui traduit sa classe sociale + emploi du singulier « la » pour souligner l’individualité. Premiers mots: « la dame ». Il décrit ses vêtements qui sont riches : « robe (dès le vers 1) en ottoman violine », « tunique brodée d’or ».
Eloge : Comparaison avec madame Récamier, célèbre pour sa beauté: « elle était décolletée en rond et coiffée à la Récamier ». Comme les blasons du 16ème à peau blanche, beaux bras nus. Couleurs de la France, qu’affectionne beaucoup Apollinaire et dont il respecte les valeurs. Tout citer.
2) Un comportement critiqué ?
Cependant, on peut voir dans la description de la dame une certaine ironie, une certaine critique qui apparaît à la cinquième strophe, après la cassure du «N'entendra-t-on jamais sonner minuit » : « Trainait ses petits souliers à boucle », « promène ses boucles » , « riait » à premier abord : légèreté à Femme oisive