3LA FRONTIERE DE LA PAUVRETE 3
I) Présentation auteur, œuvre et contexte
Catherine Sélimanovski est agrégée de géographie et docteur en géographie. Elle a enseigné dans le secondaire et à l'université de Strasbourg. Elle est aujourd'hui maître de conférences à l'IUFM de Montpellier. Ses recherches portent sur l'inscription spatiale des inégalités sociales en regard des mutations territoriales et de la mondialisation. Elle a publié en 2008 "La frontière de la pauvreté́" aux Presses Universitaires de Rennes.
Dans la préface de l’ouvrage, Serge Paugam prend comme problématique centrale du livre : « Comment l’espace intervient-il dans la production des faits sociaux, et notamment de la pauvreté ? »
Le livre est issu de la thèse du doctorat de Catherine Sélimanovski. C’est une géographe qui étudie le lien entre social et spatial ; le rapport entre structure de l’espace social et structure de l’espace physique (c’est une manière de penser la géographie qui est apparue dans les années 70. Jusqu’alors, les géographes se rangaient derrière la bannière de « l’espace géographique) L’espace social devient alors une composante importante de la géographie. Cependant, d’après CS, il n’y a pas de correspondance mécanique entre social et spatial.
Pour élaborer son œuvre, elle s'inspire en grande partie de Georg Simmel qui, en 1907, se pose la question du statut social du pauvre. Pour Simmel, le statut social du pauvre est déterminé dans l’assistance qu’il reçoit publiquement de la part de la collectivité. Ce qui revient à être assisté. C’est une strate dévalorisée car elle est synonyme de dépendance, et car elle est récipiendaire (bénéficiaire) de secours. Les personnes en situation de pauvreté sont jugées comme étant « indésirables ».
L’étude d’objet sociologique n’est pas au sujet de la pauvreté, mais bien de la relation d’assistance, l’interdépendance entre les personnes en situation de pauvreté et la société dont ils font partie. Cette relation