Abolition esclavage france
Le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publie un décret par lequel il abolit l'esclavage dans les colonies françaises.
L'abolition concerne avant tout les vieilles colonies héritées de l'Ancien Régime, dont l'économie repose encore sur les plantations sucrières.
Sous la Révolution, les députés de la Convention ont aboli l'esclavage une première fois pour calmer les révoltes dans les colonies des Antilles. Mais Napoléon Bonaparte est revenu sur cette abolition et a légalisé l'esclavage le 20 mai 1802.
Il faut attendre la Révolution de février 1848 pour qu'enfin, dans l'agitation républicaine, les abolitionnistes puissent éviter l'opposition des planteurs. Le décret d'abolition est rédigé par Victor Schoelcher, sous-secrétaire d'État à la Marine dans le gouvernement provisoire. Lui-même est sous la tutelle du ministre de la Marine, le grand physicien et astronome François Arago.
Le décret prévoit de libérer dans un délai de deux mois 250.000 esclaves noirs ou métis à la Martinique et à la Guadeloupe, ainsi qu'à la Réunion et à Saint-Louis du Sénégal. À leur manière, les esclaves ont accéléré le mouvement. À Saint-Pierre, en Martinique, une révolte éclate le 22 mai 1848, avant qu'ait été connue l'existence du décret. Même chose en Guadeloupe où le gouverneur abolit l'esclavage dès le 27 mai 1848 pour calmer les émeutes. En compensation de la perte de leurs esclaves, les planteurs reçoivent du gouvernement français une indemnité. Ils contournent aussi l'interdiction de l'esclavage en faisant venir des «travailleurs sous contrat» de la Chine du sud ou d'Inde du Sud. Il s'agit d'un nouvel esclavage qui ne dit pas son nom.
L'abolition dément les sombres prophéties des planteurs, qui craignaient la ruine de leurs exploitations et de leurs îles. Au contraire, elle se traduit par un regain de l'activité économique dans les colonies.

LE DECRET DU 27 AVRIL 1848
Article 1er :
L'esclavage