Abraham: libre ou soumis?
Dans l'Ancien Testament, Abraham est un homme pieux qui ne parvient pas à avoir d'enfant. Afin d'avoir une descendance, sa femme lui demande de concevoir un enfant avec leur servante. Celui-ci se nomme Ismael. Plus tard, Dieu vient à Sara, la femme d'Abraham, et lui dit qu'elle aura un enfant. Celle-ci rit, mais donne plus tard naissance à Isaac. Un jour, Dieu vient à Abraham et lui demande de sacrifier son fils Isaac. Abraham part donc vers Moriyya avec son fils et, arrivé sur la montagne, prépare l'holocauste. Alors qu'il s'apprête à sacrifier son fils, un ange intervient et lui donne un jeune animal à sacrifier. Dans cette histoire, Abraham était-il libre ou soumis? Nous entendons par libre qu'il prenait ses décisions en fonction de ses propres règles et non en obéissant à quelque chose d'extérieur à lui. Cette question pose problème, car s'il agit par foi, on considère qu'il s'agit d'un sacrifice, ce qui est acceptable, plutôt qu'un meurtre. Selon Kierkegaard, Abraham n'est pas libre, il agit par foi en Dieu. D'après Sartre, Abraham est libre de ses décisions. Je suis de l'avis de Sartre.
Tout d'abord, Kierkegaard affirme qu'il existe trois stades : le stade esthétique, le stade éthique et le stade religieux. Dans le cas d'Abraham, seuls les deux derniers sont importants. Un individu éthique accorde une grande importance au devoir. Il intériorise ce devoir et, par la même occasion, intériorise les règles, lois et valeur de sa société. Il se conforme donc à ses règles non pas par contrainte extérieure à lui, mais bien par sa propre volonté, il est autonome. Autonome provient des mots grecs pour « soi-même » et « loi », il s'agit donc d'un individu qui fait et suit sa propre loi. Pour un individu à ce stade, la demande par Dieu de tuer son fils aurait été considérée comme un meurtre, ce qui est inacceptable pour lui. Un éthique n'aurait donc pas accepté de tuer son fils à la demande de Dieu. Un individu religieux a dépassé le