Etude de "la statue de sel", d'albert memmi

3775 mots 16 pages
Dans le cadre de notre étude consacrée aux littératures francophones, nous choisirons de nous intéresser à La statue de sel, premier roman d’Albert Memmi paru en 1953 aux éditions Corrêa de Paris. Cette œuvre, largement autobiographique, retrace le parcours d’un tunisien de famille juive dans les années 1920-1945. C’est Albert Camus qui fait la préface de La statue de sel, présentant Memmi comme un « écrivain français de Tunisie qui n’est ni français ni tunisien » et à peine juif « puisque, dans un sens, il ne voudrait pas l’être ». Quant au livre, il en résume bien le lourd contenu : « le curieux sujet du livre qui est aujourd’hui offert au public, c’est justement l’impossibilité d’être quoi que ce soit de précis pour un juif tunisien de culture française [1]». Le ton est lancé. La statue de sel doit son titre à un passage de la Genèse. Dans celui-ci, Dieu fait part à Abraham de sa décision de détruire Sodome et Gomorrhe, lieux qu’il considère pervertis. Loth, le neveu d’Abraham, et sa famille se font entraîner hors de Sodome avant sa destruction par deux anges qui leur ordonnent de ne pas se retourner vers la ville au moment où celle-ci sera réduite à néant. Mais la femme de Loth transgresse cette interdiction et regarde en arrière. Elle est par conséquent transformée en statue de sel. Le choix de cette référence est on ne peut plus symbolique : il traduit la douleur du regard en arrière, la douleur de la rétrospective. Car La statue de sel est ce que l’on pourrait appeler une « autobiographie romancée ». On peut aisément identifier le personnage central du roman, Alexandre Mordekhaï Benillouche, à Albert Memmi lui-même, et constater que les évènements retracés dans le livre sont ceux qui ont jalonné la vie de l’auteur. La distance entre l’auteur et le narrateur ne serait mise que « dans la volonté de mieux réussir le regard sur soi », ne serait qu’un
« meilleur moyen pour dire des vérités insupportables[2] », selon Tahar Bekri.
C’est donc

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