Acte 1 scène 1 malade imaginaire
Le vocabulaire pseudo-scientifique « clystère insinuatif, préparatif, et rémollient » est celui qu'emploie l'apothicaire pour montrer l'étendue de ses compétences. Ce type de propos peut laisser croire à un personnage naïf comme Argan que son traitement a été bien pensé.L'équilibre de la phrase avec trois adjectifs « insinuatif, préparatif et rémollient » et trois verbes à l'infinitif « amollir, humecter, rafraîchir » présente comme évident le bon-sens de l'apothicaire, puisqu'on nous énonce les qualités du traitement puis ses effets. Le nom du pharmacien est alors évoqué « monsieur Fleurant » _ nom provenant du verbe « fleurer » = émettre une odeur _ et on pourrait croire que le patient fera bientôt preuve de lucidité. En effet, il réalise que tout en exigeant qu'il s'acquitte de la facture, monsieur Fleurant adopte un discours très poli, très courtois « …afficher plus de contenu…
Dans le premier cas, il est en position de force, dans la mesure où il conteste les parties de M. Fleurant et rétablit un prix plus juste. A l'inverse, quand il revient à son existence réelle il n'a aucun pouvoir sur personne, sa servante elle-même se donne le droit de prendre son temps pour répondre à son appel. A ce propos, plus tard dans la pièce, Argan aura bien du mal à faire face à M. Purgon qui le menacera de l'abandonner à son soi-disant triste sort.Ainsi, Molière, ne nous donne pas exactement les clés pour comprendre l'oeuvre dans cette scène d'exposition. Il n'évoque ni Béline, sa seconde femme, ni sa fille aînée Angélique dont on se demandera s'il lui sera possible d'épouser son amant Cléante, ni sa cadette Louison. Seuls Fleurant et Purgon sont mentionnés comme faisant partie de