À la fin du XIXe siècle, en 1894, une affaire politique va faire la une de tous les journaux français : l’affaire Dreyfus. Il s’agit d’une accusation de trahison faite au capitaine français d’origine alsacienne et de confession juive, Alfred Dreyfus, en raison de la découverte de documents militaires expédiés à l’Allemagne. Par conséquent, il est dégradé et déporté pour haute trahison. Deux ans plus tard, il y a une relance de l’affaire où le colonel de l’armée (Picquart) découvre l’identité de l’espion, un autre officier appelé Esterhazy. Cependant, le colonel Henry, fabrique un faux document pour empêcher la révision du procès de Dreyfus. Cette erreur judiciaire est à l'origine d'une crise politique majeure des débuts de la IIIe République, au cours de laquelle l'opinion française s'est divisée en deux clans ennemis: les antidreyfusards qui mettent en avant la raison d’Etat et soutiennent l’armée et les dreyfusards qui clament l’innocence de Dreyfus. Un personnage très représentatif des dreyfusards est l’écrivain et journaliste français Émile Zola qui, dans l’article de presse intitulé « J’Accuse…! » dans le journal L’Aurore publié le 18 janvier 1898, sous la forme d'une lettre ouverte au président de la République française Félix Faure, expose la démarche malhonnête de l’affaire en défendant un idéal politique avec des valeurs de vérité, liberté et justice. Ainsi, les journaux révèlent puis alimentent l’affaire Dreyfus. Ils y avancent preuves et arguments, et cherchent à mobiliser les Français. Malheureusement, c’est la presse antisémite d’extrême droite qui est plus populaire et qui diffuse son côté antidreyfusard à travers des clichés qui mettent de côté tout les détails qui peuvent amener à une complexité pour une meilleure compréhension du lecteur et pour le faciliter à mieux se situer dans un clan. Par exemple, le 23 juillet 1898 (5 mois après la publication de la lettre de Zola), Psst… ! publie la caricature de Jean-Louis Forain, un des caricaturistes