Afrique
C’est un diagnostic sans complaisance de l’agriculture africaine que s’est attelé de faire, N’dri Konan Léon de l’Organisation Alliance for a green révolution (Agra). Venu représenter son organisation qui a accordé, hier, à la Conférence des institutions d’enseignement et de recherche économiques et de gestion en Afrique (Ciera), une subvention d’1 milliard 566 500 000 francs Cfa pour la formation de 120 masters en économie agricole, N’Dri Konan Léon a évoqué les paradoxes qui empêchent à l’agriculture africaine de se développer et d’être compétitive. Le premier paradoxe est l’importance des variétés ou des semences améliorées. Selon lui, malheureusement, l’adoption des nouvelles variétés en Afrique de l’Ouest continue d’être très faible comparée à celle des pays développés. «A la base de ce paradoxe, se trouve une combinaison de problèmes et difficultés institutionnels politiques et techniques qui continuent de violer la demande de l’offre des variétés améliorées en Afrique», a-t-il fait savoir. Par exemple, souligne-t-il, les procédures de diffusion de variétés dans la plupart des pays prennent en moyenne six ans entre la demande et la diffusion.
Le deuxième paradoxe réside dans l’utilisation des engrais qui permet d’accroître la productivité. Mais, comme le déplore N’Dri Konan, «l’usage d’engrais en Afrique est le plus faible au monde». En moyenne, dit-il, 8 kg par hectare sont utilisés contre 96 kg par hectare dans les pays de l’Asie du Sud Est et 145 kg dans les pays développés. Selon lui, contrairement à ce que disent les environnementalistes, l’utilisation des engrais ne contribue pas à la dégradation des sols. En Afrique malheureusement, c’est la faible utilisation de l’engrais qui contribue plutôt à la dégradation des sols. Il a, en outre évoqué l’accès au marché qui est une motivation pour la productivité. Malheureusement, fait-il remarquer, ce marché demeure problématique car il n’est pas développé et accroît par la même