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Introduction :
La scène cinquième située à la fin de l’Acte II voit s’effilocher le dialogue entre Perdican et Camille. Celle-ci a demandé à celui-là de se rendre à un dernier rendez-vous avant son départ, avant qu’elle ne quitte définitivement la demeure de son oncle le Baron et refuse le mariage prévu avec son cousin, Perdican. Nous sommes ici à la toute fin de la scène : Camille a déjà exprimé son désir de se retirer dans un couvent, loin des tentations terrestres. Perdican, qui tente déjà depuis le début de la scène de l’en dissuader, essaie, pour une dernière fois, de la ramener à la raison. Il s’agira de voir, dans cet extrait, quelle stratégie utilise Perdican pour persuader Camille de revenir sur sa décision, et ceci à travers le prisme du théâtre.
Nous verrons dans une première partie le discours sur l’amour de Perdican ; puis, dans une seconde partie, la fonction phatique de la parole, c'est-à-dire l’effet volontairement produit par le discours de Perdican sur Camille ; enfin, dans une troisième partie, la difficile intégration d’une argumentation telle sur une scène de théâtre.
I Un discours sur l’amour
A/ Structure du passage et répartition de la parole : deux grandes tirades de Perdican
B/ Une vision pessimiste des hommes et des femmes : voués à la luxure
C/ Une discours anti-religieux : le couvent comme anti-modèle
Cet extrait de la fin de l’Acte II est donc un certain point de vue délivré sur l’amour par Perdican, et au-delà par Musset. Du libertinage à la chasteté caricaturale des nonnes, ce discours brasse de multiples potentialités de l’amour, tel qu’on le conçoit en ce début du XIX°s. Mais ce discours reste également un discours adressé à un autre personnage, Camille : comment se fait dans cet extrait la fonction de persuasion de l’autre ? Et comment Musset cherche-t-il à faire adhérer son lecteur à une certaine vision de l’amour ?
II La fonction phatique de la parole
A/ Un discours mouvementé. Les modalités