Albert camus, l'incipit

1901 mots 8 pages
Dans ce début de roman, Pierre Lemaître brosse avant toute chose le portrait à charge d’un personnage antipathique. Le lieutenant Pradelle est d’abord un bel homme et la formule brève, très synthétique « il était beau », qui inaugure sa description physique, témoigne d’une beauté objective, indéniable, même pour le narrateur qui pourtant ne l’aime pas. L’énumération de ses atouts physiques confirme qu’il s’agit d’un homme à la beauté classique, parfaitement …afficher plus de contenu…

Pradelle est bien un conquérant sur tous les plans ! Indirectement cela fait aussi d’Albert un personnage d’observateur à la sagacité indéniable. Par ailleurs, toujours grâce au discours indirect libre, le lecteur peut entendre l’esprit dont Albert sait faire preuve par les notations ironiques sur « l’élan patriotique » de Pradelle ou sur « l’idée de la fin de la guerre » « qui le tuait ». Enfin, Albert déteste Pradelle parce qu’il est son supérieur hiérarchique dans cette guerre qui lui fait horreur et qu’il sent instinctivement que Pradelle incarne et décuple ce danger. Symboliquement, il incarne la menace de mort qui pèse sur lui, « parce qu’il aimait charger » prend ici …afficher plus de contenu…

Le motif de la guerre est bien sûr omniprésent, mais aussi, de manière plus inattendue, l’appétence que le Lieutenant éprouve pour la guerre et les actions militaires, un goût instinctif pour la brutalité des combats. L’adjectif « fringant » par exemple qui lui est associé évoque littéralement la joie, le plaisir manifeste qu’il prend à faire la guerre. Cette épithète ne s’appliquerait bien évidemment à aucun des soldats présents sur le front et apparaît comme totalement incongru voire effrayant au regard des circonstances. La polarité du personnage est d’ailleurs totalement inversée puisque la paix (et non la guerre) « lui met le moral à zéro » et le tue : Pradelle, par la joie qu’il manifeste dans cet

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