Allemagne après la guerre
Quatre chanceliers se succèdent sous Guillaume II : Caprivi (1890-1894),Hohenlohe (1894-1900), Bernhard von Bülow (1900-1909), Bethmann-Hollweg (1909-1917). Aucun n'a une action comparable à celle de Bismarck. C'est avant tout l'empereur qui gouverne.
À l'intérieur, avec des moyens moins violents, le Kaiser – comme on désigne l'empereur d'Allemagne et en particulier Guillaume II – poursuit sans succès la lutte contre la social-démocratie, qui, en 1910, est le parti le plus nombreux au Reichstag. Dans les provinces polonaises, le gouvernement tente une germanisation forcée ; en Alsace-Lorraine, il applique une politique tantôt répressive, tantôt conciliatrice.
Une politique étrangère ambitieuse...
À l'extérieur, fort d'un essor économique considérable, l'impérialisme allemand s'affirme. Le pangermanisme et le nationalisme se développent.
Les termes Weltpolitik (politique mondiale), Weltwirtschaft (économie mondiale) traduisent cette nouvelle ambition internationale de l’Allemagne – ambition qui nécessite notamment un renforcement de ses capacités militaires, en particulier de la marine afin de rivaliser avec la puissante flotte britannique.
Alors que Bismarck s’était engagé temporairement et sans conviction dans une politique coloniale (Sud-ouest africain, Togo, Cameroun, colonies allemandes depuis 1884), Guillaume II soutient plus activement ce mouvement.
... mais qui tend à isoler l'Allemagne
Par ses démonstrations de force – voyage de Guillaume II à Tanger (1905), crise d’Agadir (1911) –, l’Allemagne se retrouve de plus en plus isolée, comme lors de la conférence d’Algésiras sur le Maroc (1906), tandis que la France ne l’est plus depuis l’alliance franco-russe (1892) et l’Entente cordiale avec la Grande-Bretagne (1904).
De plus, en soutenant l’Autriche-Hongrie dans les Balkans, l’Allemagne rencontre aussi l’hostilité de la Russie qui se rapproche de plus en plus des deux puissances occidentales