Analyse Citizen Kane - Séquence d'introduction
Citizen Kane de Orson Welles, 1941
Séquence d'introduction
Citizen Kane fut le premier long métrage d'Orson Welles alors âgé de 25 ans, film produit, écrit, réalisé et interprété par ce dernier, qui s'inscrit comme une œuvre majeure de l'histoire du cinéma. On peut dire qu'il y a un avant et un après « Kane ».
Le film retrace la vie d'un géant de la presse américaine Charles Foster Kane, et la séquence d'ouverture nous montre sa mort.
Entrée par effraction dans le royaume de Xanadu
Citizen Kane commence par le gros plan d'une clôture portant un panneau « NO TREPASSING » littéralement « défense d'entrer », ce gros plan s'efface à l'aide d'un travelling vertical de bas en haut. Le spectateur escalade littéralement la clôture, on grimpe sur ce long grillage, qui se transforme en barreau en fer forgé par le biais du fondu enchaîné, la caméra outrepasse les interdits imposés par les principes de la propriété.
Au sommet de cette clôture, se trouve l'initiale du propriétaire des lieux un « K » aux proportions exagérées grâce à l'emploi de la courte focale. Certains choix techniques sont d'ailleurs déterminant dans cette scène, l'emploi de la courte focale place le palais de Xanadu à la même taille que le premier plan, et une énorme profondeur de champ (à l'image) nous rends net le premier plan jusqu'au château pourtant bien loin derrière.
C'est ce qui se passe avec la lettre « K » qui semble faire la même taille que le château, ce qui nous laisse un aperçu de la mégalomanie de Kane, voir même par un jeu d’interaction, celle d'Orson Welles lui même, en effet quand on cherche le point de vue de ce début de séquence on se demande, « Est-ce un narrateur omniscient ? » « Est-ce le spectateur ? » « Est-ce Welles lui même? » il y a là un sentiment de perversion qui est appelé chez le spectateur qui escalade lui aussi la barrière de manière relativement illicite.
Une fois arrivé en haut de la clôture, on bascule par dessus le portail