Analyse critique de la décentralisation au Burkina Faso
I. ANALYSE CRITIQUE DE LA DECENTRALISATION A l’instar des autres pays de la sous régions nouvellement admis dans l’école de la décentralisation, le processus reste très fragile et dubitatif au Burkina Faso. Ainsi malgré certains avantages, le processus de la décentralisation au Burkina est quelque fois contraignant et les freins à relever sont nombreux. Ils sont d’ordre politique, socioculturels, ethnique et religieux… Les freins de la décentralisation : La première remarque importante qu’il convient de noter, c’est qu’il n’existe pas de parcours unique ni d’étape obligatoire à franchir mais divers itinéraires où l’on relève des carrefours, des convergences qui peuvent nourrir une certaine problématique de la décentralisation. Autant les causes et les origines de la notion de décentralisation paraissent divers, autant les facteurs de freinage au processus émanent de secteurs divers.
Ainsi la faiblesse des appareils politiques locaux et l’inexpérience, voire l’inexistence d’élites politiques locales est un des principaux gardes fous du système de la décentralisation. Dès lors, peut-on décentraliser, c’est-à-dire dessaisir le centre de ses fonctions de régulation et de redistribution au bénéfice de collectivités locales insuffisamment préparées à les recevoir et à les exercer, sans aggraver les déséquilibres socio-économiques et ethno-régionaux existant et sans mettre en péril, ce faisant, l’existence de l’Etat ? Ce qui remet en cause la gestion participative (communautaire) inhérente aux politiques de décentralisation.
Les incertitudes politiques liées notamment au contexte multi partisan exigent plus de transparence dans la mise en œuvre de la décentralisation. Ce qui peut accroître les incertitudes voire les craintes aux yeux de l’autorité titulaire du pouvoir exécutif soucieux de renforcer ses assises.
A ces points, s’ajoutent des facteurs socioculturels et liés à l’organisation même