Analyse de l'ennemi, charles beaudelaire
Charles Baudelaire, grand poète du 19e siècle, n’est pas l’un de ses bourgeois aux riches et tendres parents. Il n’a pas eu une enfance facile. Son père mourant alors qu’il n’avait que six ans, il voit sa mère se remarier un an plus tard à un chef de bataillon et futur ambassadeur. Cet homme, en plus de voler au jeune poète l’attention de sa mère, lui impose son autorité et s’oppose à sa vocation pour la poésie. Baudelaire en viendra à haïr profondément son beau-père. Heureusement, il fait rapidement une fugue et quitte le milieu familial, abandonnant certes sa mère qu’il aimait tant, mais de débarrassant du même coup de cette barrière qu’était son beau-père. Il a donc une vision bien sombre de son enfance, qu’il décrit dans son poème, L’ennemi. Il parle d’abord de son enfance de façon bien colorée et orageuse, pour ensuite s’inquiéter sur les conséquences que celle-ci risque d’avoir sur son avenir.
Pour commencer, la première strophe décrit une vie très mouvementée : « Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, traversé çà et là par de brillants soleils » (vers 1 et 2). Ces métaphores illustrent bien la vision très négative que le poète a de son enfance, bien qu’il admet tout de même avoir eu des moments de bonheur. L’utilisation du « qu’ » implique que son enfance n’est en de plus et qu’il n’y a pas de place à l’interprétation : son enfance était définitivement difficile. Il perçoit aussi sa jeunesse comme des « terres inondées, où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux. » (vers 7 -8) l’allusion à un tombeau est particulièrement forte ici, indiquant peut-être que Baudelaire aurait tellement détesté son enfance qu’il aurait eu peur d’en perdre la vie. Sinon, il est au moins certain qu’il considère avoir perdu une partie de lui-même, une part de son âme maintenant morte et enterrée. De plus, il voit sans doute ses premières années comme un précieux temps perdu et irrévocable : « le Temps mange la vie. »(vers 2) Chose à