Par sa composition, «Les fées» de Charles Perrault fait référence au conte merveilleux traditionnel. En effet, si l’on examine la structure de l’histoire racontée, on reconnait les cinq séquences du schéma narratif propre au conte. Tout d’abord, l’état initial (l. 1-9) décrit au lecteur l’environnement dans lequel vit la jeune cadette, « […] qui était le vrai portrait de son père […]» (l. 4) et qui devait obéir sagement aux ordres de sa mère. Ensuite, l’élément déclencheur (l. 10-14) prend place alors que la cadette devait aller puiser de l’eau à la fontaine et qu’elle « […] vint à elle une pauvre femme qui lui pria de lui donner à boire.» (l. 14). La première série de péripéties (l. 15-41) survient alors que la cadette donne à boire à la femme (l. 15-17), qui était en réalité une fée et lui donne un don pour son honnêteté et sa générosité (l.18-23) et finalement, elle revient chez elle et sa mère, étonnée, découvre son don (l. 24-41). La deuxième série de péripéties (l. 42-61) est entamée par la mère qui était tellement envieuse du don de la cadette qu’elle voulait que sa fille ainée, sa préférée, aille puiser à la fontaine pour aller à la rencontre de la pauvre femme (l. 42-51). Peu après, malgré le fait qu’elle ne désirait pas s’y rendre, l’ainée va à la fontaine et la fée, ayant remarqué la malhonnêteté de celle-ci, lui dit : « […] À chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche un serpent ou un crapaud.» (l. 52-55). Les péripéties prennent fin alors que l’ainée revient à la maison avec le don indésirable et que la mère met la faute sur la cadette (l. 56-61). Le dénouement est raconté vers la fin du conte lorsque la mère chasse la pauvre enfant de la maison (l.62-65). La situation finale décrit la fin heureuse de la cadette qui rencontre le fils du roi et l’épouse au palais du roi (l. 66-74). Par ailleurs, dans ce conte, un personnage peut effectuer plus d’un rôle. Par exemple, la mère effectue le rôle du destinataire et du destinateur en envoyant