Analyse du poème "le crapaud" de corbière
LE CRAPAUD
Un chant dans une nuit sans air...
La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.
... Un chant ; comme un écho, tout vif,
Enterré, là, sous le massif...
- Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre...
- Un crapaud ! - Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue... - Horreur ! -
... Il chante. - Horreur !! - Horreur pourquoi ?
Vois-tu pas son oeil de lumière...
Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.
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Bonsoir - ce crapaud-là c’est moi.
Peu gâté par la nature, rachitique, laid et tuberculeux, Corbière publie son recueil Les Amours jaunes à compte d'auteur. Le titre est déjà très révélateur : l'expression lyrique des sentiments (amours) sera constamment associé au rire (jaune), aux ricanements et aux sarcasmes.
I/ Une forme surprenante et une syntaxe chaotique
Sonnet à l'envers, mais qui semble respecter en partie certaines règles.
Rimes des quatrains embrassées, avec alternance des rimes féminines et masc mais pas entre les quatrains avec 4 rimes au lieu des 2 traditionnelles.
EL(e) - OA - IER
2 tercets avec rime suivie ER + 2 rimes embrassées OMBR(e) - IF
Une typographie particulière met en valeur le dernier vers par une ligne de pointillé, ce dernier vers traditionnel est une chute, savamment orchestré, préparé dans le sonnet traditionnel.
Sonnet en octosyllabes au lieu du décasyllabe ou de l'alexandrin habituel, avec un vers qui pose problème « Vois-le, poète tondu, sans aile, »o qui fait neuf pieds sans la synérèse très malsonnante de poè-te. Vers bancal de toute façon, comme l'animal et celui qu'il représente.
La syntaxe est elle aussi déroutante :
- par des phrases brèves, nominales, juxtaposées - par des phrases coupées par les points de suspension soit à la fin, soit bizarrement au début, qui ne délivrent qu'une partie du