Analyse du texte La Leçon de Ionesco
Né à Slatina (Roumanie) le 26/11/1909 ; Mort à Paris (France) le 28/03/1994
Après une enfance partagée entre la Roumanie et la France, Eugène Ionesco s'installe en France en 1942 et y publie sa première pièce, la Cantatrice chauve, en 1950. Cette œuvre, inspirée du surréalisme, initie le "théâtre de l'absurde" en mettant en scène des personnages loufoques aux dialogues décousus, dans une histoire dont la logique est absente. Cette "anti-pièce" est plutôt mal accueillie par le public qui a du mal, dans un premier temps, à en saisir la dimension comique.
I. Le Professeur, un personnage ridicule et caricatural
1. Un tyran
Au lieu de se montrer affable et encourageant, il maintient froidement les distances : son adresse à l’Élève (« Mademoiselle »), si elle est polie, ne marque aucune cordialité. Le Professeur est en effet très peu enclin au dialogue : brusque et autoritaire, il multiplie les ordres et les défenses, et son mode favori est l’impératif. Il refuse de donner la parole à l’Élève et la réduit impérieusement au silence : « Taisez-vous », « ne m’interrompez pas ».
En dehors des relations pédagogiques, sur le simple plan humain, il est totalement insensible à la douleur de la jeune fille, et même méchant : aux plaintes de l’Élève, il répond sèchement : « Ça n’a pas d’importance », « Continuons ».
Il semble même vouloir la terrifier : l’expression « jusqu’à l’heure de votre mort » résonne comme une menace gratuite et peu opportune dans la situation. Son discours est émaillé d’allusions à la mort propres à créer l’angoisse : pour lui, les oreilles sont « les tombeaux des sonorités ».
À travers ce Professeur tyrannique qui tire profit de son statut, Ionesco dénonce la tyrannie entre les êtres humains.
2. Un faux savant, pédant, solennel et burlesque
Le personnage, sur le plan pédagogique aussi, est caricatural : il s’agit d’une grimace de savant.
Le fond de son cours est creux et absurde : il multiplie les affirmations évidentes,