le corbeau et le renard analyse
Les sots se laissent toujours duper par ces amabilités intéressées : ils prêtent une oreille complaisante à ces loges qui caressent leur grosse vanité, et s’aperçoivent un beau jour que l’on s’est moqué d’eux : mais il est trop tard; et s’ils ont la maladresse de se plaindre de leur mésaventure, ils deviennent l’objet de la risée publique. L’homme sage et modeste, au contraire, sait exactement ce qu’il vaut et il se défie toujours de ceux lui, pour le flatter et le tromper ensuite, lui prêtent des dualilés imaginaires. C’est ce sage que nous devons prendre pour modèle. Quand nous sommes sur le point de nous laisser séduire par des louanges mensongères,rappelons-nous comment fut punie la sotie vanité du corbeau, dans la fable suivante de La Fontaine.
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Le titre de maître se donne encore aujourd’hui aux avocats et aux notaires. La Fontaine nous présente donc le Corbeau comme un personnage, un gros monsieur, terme dont il se sert en parlant des parents du loup1 Malheureusement, si maître Corbeau est assez riche pour avoir des flatteurs, il n’a pas assez d’esprit pour deviner le sentiment qui les anime : il croit sottement tout ce qu’ils lui disent.
Voilà donc maître Corbeau sur un arbre. Maître Renard, alléché, c’est-à-dire attiré par l’odeur du fromage, voit tout de suite que l’oiseau est perché trop haut pour qu’il puisse l’atteindre. Son esprit inventif lui fournit aussitôt un expédient.
Maître Renard, par l’odeur alléché.
Lui tint à peu près ce langage.
Il semble que la Fontaine à entendu les paroles du Renard et qu’il n’est pas bien sûr de les rapporter exactement . Le rusé compère feint d’être tout étonné de voir le Corbeau. L’exclamation qu’il pousse, sert à faire croire qu’il ne s’attendait pas à celle rencontre. Du reste l’oiseau est sur