Analyse "le dormeur du val" d'Arthur Rimbaud
Ce poème a une forte dimension sensuelle ce qui permet au lecteur de s'imaginer en détail la scène décrite et de la ressentir. 4 de nos 5 sens sont stimulés : l'ouïe avec «où chante une rivière» mais aussi le toucher dans le deuxième vers du second quatrain « la nuque baignant dans le frais cresson bleu» ou encore l'odorat évoqué plus subtilement dans le premier vers du dernier tercet avec «Les parfums ne font pas frissonner sa narine». Enfin, la vue, présente dans la majorité des poèmes est également particulièrement sollicitée par Arthur Rimbaud. Ce n'est qu'à partir du premier tercet que le narrateur donne des indices sur la réelle interprétation du poème : il écrit «Les pieds dans les glaïeuls, il dort» et on sait que les glaïeuls sont souvent déposés sur les tombes. A partir de là, plusieurs autres indices permettent de penser que le soldat est mort : «Souriant comme sourirait un enfant malade », ou encore «les parfums ne font pas frissonner sa narine». On en déduit que l'homme ne respire plus. La chute est très touchante, car certes, grâce aux indices, le lecteur a pu émettre l'hypothèse que le dormeur était mort mais il a quand même gardé une lueur d'espoir et attend que celle-ci soit confirmée. Une chute reste une chute mais le fait que l'auteur ait décidé d'utiliser l'euphémisme «Il a deux trous rouges au côté droit» permet de l'atténuer et prouve une fois de plus qu’à quel point le poème est original et recherché. En effet, il est rare que la chute d'un poème