Les recherches sur l’attachement de Mikulincer et al. (2002) en sont venues à la conclusion que « lorsqu’un individu apprend très tôt qu’il est digne d’être aimé et que les adultes lui répondront et seront disponibles quand il en aura besoin, il aura plus de chance d’établir des relations satisfaisantes avec d’autres partenaires et d’avoir l’envie et la capacité d’essayer de résoudre les problèmes relationnels et de gérer les émotions de telles manières qu’elles n’entrent pas en escalade en dehors de son contrôle. » (cf. Byng-Hall, 1999). Donc, il semble y avoir un lien direct entre les relations vécues à l’enfance et celles vécues à l’âge adulte.

Dans le cadre de ce travail, je montrerai que l’étude des personnages du roman Les particules élémentaires de Michel Houellebecq permet non seulement de comprendre la relation entre le rapport à l’enfance et la destinée des personnages, mais débouche aussi sur une conception hypothétique du bonheur. Bref, les protagonistes semblent se livrer à une quête inatteignable du bonheur sur les plans individuel et social.

Pour ce faire, je me pencherai en premier lieu sur 3 figures importantes de ce roman et m’intéresserait ensuite au rapport à l’enfance de ceux-ci en regard de leur quête impossible du bonheur.

Tout d’abord, le personnage de Michel représente un biologiste moléculaire introverti qui ne vit que pour ses recherches en génétique. Il vit seul en compagnie de son canari blanc. Il est en recherche continuelle de sens à la vie et tente de trouver réponse dans la science. Un soir où il est étendu dans son lit et qu’il se questionne sur la « crise de la quarantaine », il retrouve une photo « prise à son école primaire de Charny; et il se mit à pleurer. Assis à son pupitre, l’enfant tenait un livre de classe ouvert à la main. Il fixait le spectateur en souriant, plein de joie et de courage; et cet enfant, chose incompréhensible, c’était lui. […] Il entrait dans le monde, il découvrait