Analyse une vie maupassant
Introduction
D'un côté il y aura Bel-Ami, le roman zolien qui relate l'ascension, la conquête du succès. De l'autre, il y a Une Vie, le roman du désespoir, de la déchéance, de la misère, de la tristesse... Bref. C'est un roman affreux, torturé, où l'introspection se fait aussi minutieusement que chez Madame Bovary.
Développement
Maupassant considère qu'avant sa sortie du couvent, Jeanne, le personnage principal du roman, n'existe pas. Elle ne naît que ce jour du 2 mai 1819. Après avoir lu sa vie, on se dit que c'était un bien grand malheur pour cet esprit délicat de naître dans ce pareil monde ! Voilà comment Maupassant nous entraîne d'illusion en illusion, de cruauté en cruauté, de colère en colère... Le décor du roman est glauque, morbide. Cette grande campagne froide du nord, habitée par des Nobles fantasmagoriques, cloîtrés toute l'année entre les murs de leurs châteaux, est à peine chaude en été. Même l'été y est monotone, toujours cette même allée que parcourt petite mère en traînant la patte... "Mon hypertrophie !" prétexte-t-elle. Est-ce le décor qui rend si tristes les destins des personnages ? Celui de Jeanne en particulier.
Les seuls jours heureux de "Sa" Vie semblent être ceux de son voyage de noces, en Corse, loin de la Normandie natale et fatale. Toutes ses illusions de jeune fille, contenues comme un rêve dans cette rencontre et ce mariage avec Julien, se détruisent une à une, à chaque nouvelle étape de la vie de Jeanne. La découverte de la chair, ou plutôt de ce qu'est l'homme, un animal brutal guidé par ses instincts, la découverte du mariage (que Balzac et Sand appelaient déjà "prostitution légale" et que Maupassant dénonce violemment à son tour à travers le comportement de Julien), la perte des êtres