Analyse de quatre quatre femmes
De ce geste, elle essaie de se distancier du contenu autant que du contexte. Au même objectif sert l’autre geste de « s’essu[yer ses] doigts dans l’ourlet de [sa] robe ». Dans la suite, le narrateur fait une rétrospection avec une focalisation interne sur Daisy en train de lire la page. Cette rétrospection servira à expliquer le comportement de Daisy. En développant les sensations tout au cours de la lecture, la narration explique la confusion d’émotions que subit Daisy. Bien que « monotone », la liste des 30 libérés sollicite des réactions ambiguës. D’un côté, Daisy veut arrêter la lecture, de l’autre côté « une voix » la commande de poursuivre. Cette voix n’est pas caractérisée davantage. Étant donné le contexte et la focalisation intérieure, nous assumons que cette voix fait partie de l’intérieur psychologique de Daisy. L’article indéfinie indique que Daisy méconnaissait cette « voix » …afficher plus de contenu…
La monotonie de sa voix au début de la lecture exprime l’indifférence, elle se compare à la lecture d’ « une liste de commissions ». Cette comparaison est choquante parce qu’elle compare des humains à des marchandises, de même elle est tranchante parce que les esclaves étaient, bien que humains, des marchandises. À la longue énumération longue des légumes et fruits s’enchaine une suite de noms des esclaves libérés. Ce changement est significatif : l’indifférence de Daisy ne peux pas soutenir, la marchandise prend sa forme humaine, l’esclave devient personne en tous ses détails : sexe, âge, peau et visage. La phrase « Ils sont là » relie la fin de la deuxième rétrospection au moment de l’acceptation des origines raconté déjà dans la première partie. À la fois de la surprise, c’est leur forme charnelle