Analyse rhétorique de la confrontation entre antigone et créon et créon
Créon comprend que la douceur ne changera rien. La colère commence donc à monter. Dans cette tirade sur l’orgueil d’Œdipe, les insultes, l’ironie, la violence percent peu à peu. Créon passe à l’accusation : il utilise les pronoms de la deuxième personne au début de ses phrases, au singulier pour désigner Antigone, mais aussi au pluriel car il en veut autant à son frère qu’à sa nièce. La didascalie indique qu’il murmure, ce qui laisse entendre qu’il contient cette rage qui monte en lui. « L’humain vous gêne aux entournures dans la famille. Il vous faut un tête-à-tête avec le destin et la mort. » L’ironie créée par le décalage entre des registres est glaçante. Œdipe et Antigone ne considèrent la vie que comme un vêtement un peu gênant, quelque chose dont il faut se débarrasser. La concision du sous-entendu rend l’ironie encore plus puissante. Il use de violence même physique envers la jeune fille, parce qu’il sent qu’il n’a plus de prise sur elle. …afficher plus de contenu…
L’un refuse absolument d’écouter son cœur et sa conscience personnelle au profit de son devoir et des nécessités politiques. L’autre n’écoute que son cœur au mépris de tout bon sens. L’auditoire peut être convaincu aussi efficacement par l’un ou par l’autre. La sincérité du roi est émouvante, le courage de la jeune fille suscite l’admiration et l’étonnement. Où puise-t-elle cette force ? Dans une fleur de cotillon que lui a offerte Polynice une nuit qu’il rentrait de ses fêtes. La puissance poétique de cette image, de cette enfant prête à mourir pour une fleur de papier étonne, agace peut-être devant ce gâchis, mais ne manque pas d’émouvoir profondément le spectateur. Bibliographie