Paul Verlaine
Ariettes oubliées VII « Ô triste, triste était mon âme »
Romances sans paroles (1874)

Introduction :

Paul Verlaine, né en 1844 et mort en 1896, s’intéresse rapidement à l’art et la littérature. Il lit la poésie de Victor Hugo, Charles Baudelaire et Théophile Gautier. Il rédige des critiques littéraires à 21 ans, ses premiers poèmes paraissent dans Le Parnasse contemporain. Sa poésie reste inclassable, mélangeant l’esthétique parnassienne et le romantisme. Marié à Mathilde Mauté en 1870, il aspire à une vie ordonnée et bourgeoise mais fait scandale par une grande passion avec Arthur Rimbaud, qui finit mal lorsqu’il lui tire dessus : il est emprisonné. Il finit sa vie dans la misère et le dénuement bien que sacré « prince des poètes » peu avant sa mort. Son œuvre est influencée par Baudelaire, le Parnasse et les peintures impressionnistes. Le temps, la femme et la souffrance sont très présents dans ses poèmes. Sa poésie est marquée par une recherche de l’harmonie sonore, par l’emploi du vers impair, des enjambements ou des assonances. Le symbolisme s’oppose à la conception réaliste et considère le monde dans son mystère. Le langage poétique est le seul qui puisse exprimer ce mystère et peut être le percer par le moyen du symbole.
L’Ariette Oubliée VII est un poème de 8 distiques tiré du recueil Romances sans paroles publié en 1874. Ce recueil est écrit lorsque Verlaine est en prison et est profondément influencé par la rencontre de Rimbaud et par l’hésitation entre Rimbaud et Mathilde. Il est divisé en 4 sections : Ariettes oubliées, Paysages Belges, Birds in the Night et Aquarelles. « Ô triste, triste était mon âme » est la 7ème ariette oubliée, elle traduit un vide existentiel suite au départ d’une femme, Mathilde et à l’arrivée d’un sentiment de mélancolie qui rappelle certains spleens de Baudelaire.

Axes de lecture :

La souffrance du poète

Une peine immense
Interjection « Ô » + répétition « triste »  tragédie et lyrisme
Dialogue cœur-âme :