COMMENTAIRE LITTERAIRE D’ANDROMAQUE (V,5)

Jean RACINE est un auteur dramatique du XVIIe siècle. Il a écrit Andromaque, sa troisième tragédie, en 1667. Après la guerre de Troie, Andromaque, reine des Troyens et veuve d’Hector, est captive des Grecs. Pyrrhus, le fils d’Achille et le roi des Grecs, succède son père. Oreste est le fils d’Agamemnon issu de la famille maudite des Atrides. Hermione, la cousine d’Oreste est promise à Pyrrhus. La pièce se passe dans une salle du palais de Pyrrhus. Dans la scène 5 de l’acte V, Pylade, l’ami d’Oreste, annonce à Oreste le suicide d’Hermione. Celui-ci tombe dans la folie et finit par fuir à l’aide de Pylade. En quoi cette scène est-elle le dénouement d’une pièce tragique ? Nous verrons tout d’abord que cette scène est une scène de dénouement. Dans un second temps nous verrons que la folie d’Oreste est progressive. Et enfin, nous verrons qu’Oreste reste un héros tragique.

Nous allons démontrer dans un premier temps que cette scène est avant tout une scène de dénouement. En effet, elle respecte les codes du dénouement en reprenant les éléments de la tragédie antique.

Les codes de dénouement sont respectés puisque grâce aux faits, on peut parler de fin et que les exigences classiques sont respectées. Au fil de la scène, on apprend qu’Oreste a bien tué Pyrrhus, qu’Hermione s’est suicidée sur le corps de Pyrrhus et qu’Andromaque est donc devenue la reine des grecs puisqu’elle avait épousé Pyrrhus. Suite à ces évènements, Pylade propose à son ami de quitter le château. On peut donc dire que le sort des personnages est fixé. D’après les règles de bienséance externe la pièce ne doit pas « choquer » le spectateur. Le récit de la mort d’Hermione est narré de façon implicite et répond donc à l’une des exigences classiques.

Pour cette scène, on peut parler de registre tragique grâce à plusieurs indices. En effet, on retrouve le champ lexical de la mort (« morts » V. 1602, « meurs » V. 1620), une récurrence du mot « meurs »