Andromaque
Aujourd'hui, c’est Andromaque (1667), pièce de Jean Racine, qui est « représentée ». Mais ce mot convient-il encore au travail de Michel Béatrix ? Tout comme celui de « spectacle », de « spectateur ». Cette problématique du vocabulaire n’est pas accessoire, elle est directement liée à ce qui se joue là et a à voir avec notre préambule historique, mais pas seulement car Béatrix met en scène cette œuvre d’une manière plus que moderne. Comme si, l’avenir nous le confirmera peut-être, il anticipait la pratique théâtrale des temps prochains, époque où les spectacles ne seront plus que souvenirs.
En premier lieu, revenons-y, il faut descendre. Ensuite, comme si la pièce commençait avant l’heure, l’espace scénique, non seulement n’est pas délimité, mais il semble se confondre avec la « salle ». En fait, il n’y a pour tout dire ni scène, ni salle. Des sièges sont certes installés, formant deux espaces communiquant, mais on découvre vite que certains de ces sièges sont « réservés » aux personnages.
Pour autant, il faut se défaire de l’idée que la mise en scène d’Andromaque tient par ce seul vecteur de proximité entre acteurs et spectateurs. Parce que, au final, on se sent captiver par la pièce et on a l'impression de faire partie du spectacle. Ici, être au plus près de la scène nous en rend plus étranger.
En second lieu, l'entrée des personnages, s'installant à nos côtés sur les sièges qui leurs sont réservés. On remarque que les comédiens ne portent pas des costumes d'époque, mais qu'ils se sont adaptés avec notre époque, comme si cette pièce avait été écrite pour notre époque.
Dès le commencement de la