Citoyens, citoyennes, quand le quatorze juillet, j'ai dit place de l'Hôtel de Ville, que si certains voulaient la république sans le Général de Gaulle, et d'autres le Général sans la république, La France elle voulait la république avec le Général de Gaulle, Il était bien imprudent de m'opposer que le peuple de Paris ne serait pas au rendez-vous du Général de Gaulle avec la république, le peuple de Paris est là ! Pour la France, merci témoins ! Ce qu'est pour nous la république, nous ne l'avons jamais si bien compris que pendant les années d'occupation. Sur les socles déserts, la vieille voix alors sans visage disait : on a pu chasser mes effigies, mais nul n'a pu les remplacer. Il n'est au pouvoir de personne de m'arracher du coeur des français, ce n'est pas parce que je suis pour eux le souvenir de jeux politiques désastreux, qui ont mis sur ma face victorieuse le masque de la défaite, mais parce qu'absent ou présent, français, je suis une part ineffaçable de votre fierté fraternelle. Pour ceux des maquis, j'ai souvent le visage d'un vieux maire, ancien combattant de 14, avec son bras qui manque et ses cheveux blancs. Un monde qui ne connaît pas d'égalité absolue, j'ai jadis imposé l'égalité des hommes devant moi, En un temps où pour tous les peuples d'Europe, la France trouvait dans la révolution sa nouvelle mission, je me suis appelé la révolution. J'étais le courage, j'étais la justice, j'étais l'espoir. A Jemmapes comme à Rivoli, et encore obscurément dans les bois d'Austerlitz. C'est de moi que parle la radio brouillée qui monte avec la nuit, lorsqu'elle parle du gouvernement provisoire de la république française. Aussi longtemps que ne seront pas chassés ceux qui tentent de conquérir l'Europe au nom de l'inégalité des peuples et des races, comment oublierait-on les soldats de l'an II, qui la firent danser au nom de la liberté. En 1941, le chef des français libres avait déclaré : « nous disons liberté, égalité, fraternité », Parce que notre