Anthologie de francais sur les poètes arpenteurs du monde.
Peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER.
L’Albatros
Écrivain français, né à Paris, Charles BAUDELAIRE exprime le tragique de la destinée humaine à mi-chemin entre le romantisme et le classicisme. Ses poèmes « Les fleurs du mal », « Petits poèmes en prose », et son œuvre critique, « L’art romantique » sont à la source de la sensibilité moderne.
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Charles Baudelaire (1821 - 1867) Extrait de « Les fleurs du mal »
Le mont Palatin, Pierre-Paul RUBENS, musée du Louvre
J’ai choisi cette illustration de Rubens car dans son poème, Joachim Du Bellay nous parle d’un village qu’il aimerait revoir.
Heureux qui, comme Ulysse…
Poème de Joachim Du Bellay, poète français du XVIe siècle, qui parle du héros dont nous suivons les aventures. Ce poème a d'ailleurs été mis en chanson par Ridan.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour