Anthologie français
Paul GAUGUIN, 1892
« Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone »
PARFUM EXOTIQUE
Baudelaire, Les Fleurs du Mal, XIXème
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Parfum exotique est un des premiers textes dans Spleen et Idéal, traitant de l’amour voir de la passion. Ainsi il se retrouve au commencement du cycle de « l’amour charnel » consacré à Jeanne Duval, que Baudelaire nommait la « Vénus noire ».
Baudelaire précise qu’il s’agit d’une île, et il compare celle-ci avec le corps féminin et avec la femme qu’il aime. De ce fait on comprend qu’elle est tout près de lui physiquement, comme il peut respirer son odeur. Ainsi le sensualisme est encore plus accentué.
Les exotismes étaient plus qu’une idée romantique, car il avait de vraies expériences d’un monde exotique.
Baudelaire :
Baudelaire est un poète français du XIXème siècle, publiant de son vivant une seule œuvre ; Les Fleurs du Mal. Il y met en lumière la dualité entre la violence et volupté, la laideur et la beauté, l’enfer et le ciel.
LUXE, CALME ET VOLUPTÉ
( Les baigneuses )
Henri Matisse, 1904
« Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés »
L’INVITATION AU VOYAGE Baudelaire, Les Fleurs du Mal, XIXème (1857)
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés