anthologie venus français2
Vénus au fil des siècles
Vénus de Willendorf, statuette en calcaire du paléolithique
Sommaire
Page 3 : Joachim Du Bellay « À Venus » Divers jeux rustiques (1558).
Page5 : Sully Prudhomme « Naissance de Vénus » Stances et Poèmes (1865).
Page 7 : Shocking blue, Robert Van Leeuwen “Venus” At Home (1969).
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A Vénus, Divers jeux rustiques (1558)
Ayant après long désir
Pris de ma douce ennemie
Quelques arrhes du plaisir,
Que sa rigueur me dénie,
Je t'offre ces beaux oeillets,
Vénus, je t'offre ces roses,
Dont les boutons vermeillets
Imitent les lèvres closes
Que j'ai baisé par trois fois,
Marchant tout beau dessous l'ombre
De ce buisson que tu vois
Et n'ai su passer ce nombre,
Parce que la mère était
Auprès de là, ce me semble,
Laquelle, nous aguettait
De peur encore j'en tremble.
Or' je te donne des fleurs
Mais si tu fais ma rebelle
Autant piteuse à mes pleurs,
Comme à mes yeux elle est belle,
Un myrthe je dédierai
Dessus les rives de Loire,
Et sur l'écorce écrirai
Ces quatre vers à ta gloire
« Thénot sur ce bord ici,
A Vénus sacre et ordonne
Ce myrthe et lui donne aussi
Ses troupeaux et sa personne. » Joachim Du Bellay, (1522-1560)
Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Après sa rencontre avec Pierre de Ronsard, ils formèrent la Pléiade, groupe de poètes pour lequel du Bellay rédigea la Défense et illustration de la langue française. Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d'inspiration satirique, écrit à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557. Ses parents meurent en 1532 quand il a 10 ans. De santé fragile, il est élevé par son frère aîné qui le néglige. En 1547 il fait la connaissance de Jacques Peletier du Mans et de Pierre de Ronsard. Il rejoint ce dernier au collège de Coqueret à Paris. Dans ce poème, Du Bellay montre un