Les antivitamines K (AVK) restent incontournables dans l'anticoagulation et essentiellement indiqués dans la fibrillation auriculaire et les thromboses veineuses profondes, a rappelé le Pr Ludovic Drouet (service d'hématologie biologique, hôpital Lariboisière, Paris), lors d'une conférence de presse. "Les être humains sont quasiment tous déficitaires en inhibiteurs de la coagulation et se situent globalement plus sur un versant coagulant voire hypercoagulant. En outre, il suffit d'un déficit léger pour subir une grosse coagulabilité, alors qu'un déficit important en facteurs de la coagulation est nécessaire pour présenter un risque hémorragique notable", explique le Pr Drouet. Pour s'opposer à l'activation de la coagulation, trois mécanismes sont possibles, indique-t-il : - diminuer les facteurs de coagulation (c'est le cas des antivitamines K), - potentialiser les inhibiteurs (comme les héparines), - inhiber directement des facteurs de coagulation (anti IIa, anti Xa). L'objectif, en utilisant les AVK, est d'obtenir un INR (index d'anticoagulation) situé entre 2 et 3 (voire dans certains cas pathologiques, entre 4 et 5), mais cette situation idéale n'est atteinte que dans 50 à 55% des cas en France, prévient le spécialiste. Or, lorsque l'INR augmente au-delà de 3, le risque de complication hémorragique s'accroît et au-dessous de 2, existe un risque de récidive thrombotique. "La limite fixée entre 2 et 3 représente donc un compromis pour éviter la récidive thromboembolique tout en limitant le risque hémorragique", résume ainsi le Pr Drouet. Selon lui, les AVK représentent un traitement d'excellence pour le long cours et ont prouvé leur efficacité en diminuant, dans le cas d'une fibrillation auriculaire, l'incidence des accidents vasculaires cérébraux de type ischémique de 66% et dans celui de la thrombose veineuse profonde, le risque de récidive et d'embolie pulmonaire de 50%. "L'effet indésirable le plus redouté concerne l'accident hémorragique dont l'incidence