Apatheid
L'abolition officielle de l'apartheid en 1991 a mis fin sur le plan juridique à un système social de relations interpersonnelles et intercommunautaires qui avait progressivement rejeté l'Afrique du Sud blanche au ban de la communauté internationale.
C'est en 1950 que le mot afrikaans apartheid entre dans le vocabulaire sud-africain. Il signifie littéralement « état de séparation ». Mais il prend rapidement le sens de système politique organisé à partir d'une discrimination raciale rigoureuse, voire d'une hiérarchisation des groupes ethniques, selon le principe affirmé en son temps par le Premier ministre H. F. Verwoerd : « Chaque individu doit occuper dans la société la place qui lui revient. »
La doctrine de l'apartheid, qui se donne comme objectif et légitimation « le développement parallèle et séparé des races », postule au départ une séparation territoriale systématique entre les différents groupes ethniques. C'est donc beaucoup plus qu'une ségrégation de fait qui a toujours plus ou moins existé en Afrique du Sud eu égard à la complexité de l'histoire coloniale et à la diversité sociologique du pays. C'est aussi une doctrine très différente de la doctrine « séparé mais égal » (Separate but Equal) maintenue jusqu'en 1954 par la Cour suprême fédérale américaine dans le cadre du « problème noir » aux États-Unis.
Une telle doctrine n'a pu s'affirmer puis s'épanouir (avant de tomber dans l'impasse) qu'en prenant appui sur un ensemble de croyances et de comportements étroitement liés à la mentalité et à l'histoire de la communauté blanche sud-africaine, et plus précisément de la communauté afrikaner.
C'est effectivement à partir du moment où cette communauté conquiert le pouvoir politique (élections législatives de 1948) par le biais du Parti national que s'instaure officiellement le système apartheid. Il est amorcé vigoureusement (loi de 1950) par le Premier ministre D. F. Malan (1948-1954), puis développé par son successeur J. L. Strijdhom