Apollinaire, alcools (1913) signe
" Signe " est le fragment d’un poème beaucoup plus long. Le titre vient du signe astrologique d’Apollinaire, né sous le signe de la vierge, qui est aussi le signe astrologique sous lequel débute l’automne.
I. Une composition poétique classique
A. Les vers
Les vers de ce poème sont des alexandrins avec la césure à l’hémistiche
B. Les rimes
Rimes croisées type AB/AB
C. Les strophes
Le poème est composé de deux strophes en forme de quatrains
II. Le temps d’aimer, le temps de mourir
A. Un poète sous influence
Le premier vers de la première strophe est, en fait, l’explication du titre. C’est par un emprunt au vocabulaire de l’héraldique, " Chef du Signe ", qui signifie le signe noble dans un blason, qu’Apollinaire révèle sa croyance d’une sujétion à la saison. On retrouve l’ambiguïté du rapport que le poète entretient avec l’automne à cause du verbe soumettre, qui peut suggérer l’idée d’une obligation, d’un fait subi. D’autre part, la métaphore méliorative du blason laisse penser qu’Apollinaire revendique avec fierté l’influence qu’exerce sur lui l’automne. La seconde strophe s’ouvre par une apostrophe à l’automne, où Apollinaire reconnaît explicitement l’envoûtement qu’exerce sur lui la saison.
" Mon Automne éternelle ô ma saison mentale ". La saison est vécu par le poète plus comme un état d’esprit que comme un moment de l’année.
B. Chagrin d’amour
Mais au travers du thème de l’automne célébré perce une mélancolie inhérente à la saison, celle des amours mortes. Elle se retrouve dès le vers 2, dans l’opposition de l’élément masculin apprécié " j’aime les fruits " et de l’élément féminin rejeté " je déteste les fleurs ". La fleur est d’évidence la métaphore de la femme. Les vers 3 et 4 disent la souffrance d’aimer et sont peut-être l’expression des souffrances qu’Apollinaire éprouva dans sa relation amoureuse et malheureuse avec Annie Playden. Comme souvent chez ce poète, le thème de la mutilation apparaît, au vers 6 "