Apparition
La question de l’origine de la Vie touche une corde sensible : elle s’adresse directement à notre émotivité et à notre subjectivité. Tenter de comprendre la structure atomique d’un minéral ou de définir les paramètres de la fusion partielle du manteau terrestre ne relève pas des préoccupations métaphysiques de l’Homme. Mais s’attaquer à un problème comme l’origine de la Vie, c’est trop souvent tenter de concilier science, religion, mythes et croyances de toutes sortes – un exercice pour le moins périlleux.
Différentes théories visant à comprendre l’apparition de la Vie se sont succédées depuis l’Antiquité jusqu’au milieu de XIXe siècle. Toutefois, pendant des siècles, une théorie a prédominé et ce, malgré des réfutations expérimentales probantes : la théorie de la génération spontanée, une théorie dont s’accommodaient assez bien les religions.
1. Les premières théories
Nous ne ferons qu’une brève mention des premières théories, qui peuvent nous paraître aujourd’hui farfelues ; il faut cependant tenir compte du fait que les connaissances étaient très limitées à cette époque. Ainsi, selon Anaximandre de Milet (610 à 546 av. J.-C.), la
Vie apparaît suite à l’évaporation de l’eau due Soleil. Empédocle
(490 à 435 av. J.-C.) pense quant à lui que les organes isolés se rassemblent pour former un seul être, et Démocrite (460 à 370 av. J.C.) décrète que la Vie est issue de vers sortant de la boue pour former des êtres humains.
Figure 1. Démocrite
(460 à 370 av. J.-C.).
2. La génération spontanée ou abiogenèse
On trouve les traces d’une croyance en une apparition spontanée de la Vie dans les écrits les plus anciens de la Chine, de l’Inde ou de l’Égypte ancienne : ainsi, des bambous donnent naissance aux pucerons pour autant que leurs jeunes pousses soient repiquées par temps chaud et humide ; les mouches et les parasites naissent spontanément à partir d’ordures et de sueurs ; les boues laissées par les inondations du Nil engendrent