Aragon le musée grévin
Voici quelques pistes pour le commentaire :Dans ce poème daté de 1943, Aragon met en accusation la guerre et ses horreurs tout en affichant son intention de faire de son art la tribune de ses idées.Le commentaire s'attachera à montrer quels sont les procédés fondateurs de la poésie au service de l'histoire.*L'énonciation à la première personne traduit l'engagement du poète : j'écris (v1), moi, si je veux parler (v17).*Les figures de style ont une valeur persuasive ; elles produisent des effets à valeur argumentative.- Les métaphores et les comparaisons : un pays dévasté par la peste (v1) : la guerre assimilée à une épidémie ; qui semble un cauchemar (v2) : la guerre assimilée à un mauvais rêve ; syllabes sanglantes (v21) : image réaliste du sang ;- La personnification donne vie à la France : un pays.labouré jusqu'au coeur (v9-10) ;- L'antithèse : français/allemands (v16), met face à face les deux ennemis ; une affreuse chanson (v20), souligne l'absurdité de la situation et l'inversion des valeurs ; ici l'on vit, ici l'on meurt (v22), l'antithèse est renforcée par la reprise lexicale et syntaxique ; la vie et la mort sont mises au même plan et signifient la même agonie ;- La répétition : Auschwitz ! Auschwitz ! (v21) renforcée par la construction exclamative et l'interjection qui suit ô amplifie le mouvement lyrique : le poète lance un cri d'horreur.*Le champ lexical de la guerre met en évidence les multiples aspects de la guerre :- La violence :escogriffes (v5), à coups de fouet (v6), disputé par l'ongle et la griffe (v7), sans pitié (v8), les bagnes allemands (v16), crimes (v15), sanglantes (v21), à petit feu (v22), l'exécution lente (v23) ;- La mort : squelettes blancs (v4), périt (v24)- Le désordre : en tous sens (v5), labouré (v10), mis en coupe réglée (v11) ;- Le désespoir : jours calamiteux (v8) ;- La terreur : un pays de frayeur (v12) ;- La souffrance : une géhenne (v19)*Le champ lexical de la poésie