La critique sous le masque de la comédie
Dès le début du chapitre 6 de Candide, Voltaire accuse le fanatisme et l’obscurantisme, en premier lieu avec ces châtiments disproportionnés, et des principes contraires à celui des Lumières. L’auteur dénonce dès le départ une dilution des responsabilités de l’autodafé. Il cite des collectifs vagues, « les sages du pays » « l’université de Coïmbre », utilise de nombreuses fois le pronom indéfini « on ». On ne sait donc plus qui est le garant de l’auto-da-fé. Le lecteur perçoit donc ce système judicaire absurde, tout comme la situation. En effet, Voltaire nous fait comprendre que la « cérémonie » fait pour « éviter d’une ruine totale », ou d’un tremblement de terre, est inefficace, puisque « Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable », montrant bien que c’est inutile. L’écrivain montre donc une forme de fanatisme dans ce bûcher religieux par une forme de fanatisme, avec cet antisémitisme des portugais qui sont brûlés car « en mangeant un poulet ils en avaient arraché le lard ». Voltaire accuse aussi l’esprit d’obscurantisme avec cette cérémonie contraire aux idées des lumières, chères au romancier satirique. La pompe serait un moyen pour faire face à cette catastrophe naturelle qu’a été le séisme. Le spectacle « de quelques personnes brûlés à petit feu » serait un secret « infaillible pour éviter la terre de trembler » est rendu inutile au moment où la terre tremble le même jour. Mais au-deçà de la dénonciation du fanatisme et de l’obscurantisme avec l’auto-da-fé, Voltaire continue la critique de la philosophie optimiste.
Au fil des chapitres, le philosophe des Lumières continue sa critique de la théorie de Leibniz, celle de la philosophie optimiste, représentée par Pangloss dans Candide. Le personnage principal du conte fait un pas de plus dans sa prise de conscience de la réalité. Après s’être rendu compte que le monde n’était pas parfait, et que le malheur existait, notamment lorsqu’il