Arnolphe
En quoi Arnolphe est-il un personnage à la fois tragique et comique ?
Je relèverai en premier les éléments tragiques dans l’extrait pour ensuite apprécier le comique de cette scène.
Le thème de la jalousie apparaît par le biais d’une incessante comparaison entre Arnolphe et Horace. Celui-ci se valorise par l’emploie excessif des pronoms « moi » et « je », et essaye, comme pour marquer un contraste entre eux deux, de dévaloriser Horace en le traitant de « morveux ». De surcroit, par les verbes « pouvoir » et « vouloir », la scène met en place le schéma amoureux relevant du tragique de la pièce : Arnolphe veut l’amour d’Agnès mais ne peut l’avoir, et cette dernière ne peut profiter de l’amour que Horace lui porte. Arnolphe est même prêt à s’asservir pour sa pupille « Tout comme tu voudras, tu pourras »
Le bourgeois vaniteux et sûr de lui fait donc place à un personnage amoindrie, usant de son ultime carte, la clémence pour garder Agnès : « je te pardonne tout et te rend ma tendresse ». En désespoir de cause, Arnolphe retrouve ses réflexes de maître en traitant Agnès de « bête indocile » et ne tient alors plus compte de l’avis d’Agnès « je suivrais mon dessein ». Cette échange de position entre servant-maître est d’autant plus renforcé par le passage du tutoiement au vouvoiement. En effet, lorsque Arnolphe veut séduire son aimée, il la tutoie, et lorsqu’il se met en colère, il la vouvoie.
Le canevas de cette scène relève bien de la tragédie : en effet, Arnolphe utilise tous les arguments pour obtenir l’amour d’Agnès, mais n’y parvient pas, ce qui fait de lui un personnage pathétique.
Le pathétique va naître de la confusion entre le champ lexical de la passion amoureuse « tendresse », « amour »,… et de la violence « traîtresse », « courroux », … Cela