aube de rimbaud
Œuvre narrative et passionnante au style classique, l’Etrange destin de Wangrin est produit dans une langue claire et simple en plus de la structuration toponymique présentant ainsi une grande partie du vécu colonial de l’Afrique Occidentale Française (A.O.F). Loin d’être, cependant, un ouvrage d’histoire, il postule une romance d’une rare perplexité quand bien même l’auteur, Amadou Hampaté BA, se refuse au caractère fictif de ce récit. D’ailleurs, il résume ce refus à cette phrase toute simple c’est le récit de la vie d’un homme. Ce rejet de la fiction pure est d’autant plus ferme qu’A. H. BA clame la véracité des faits racontés, en préface et en postface, comme pour empêcher toute orientation du livre vers un genre ou un autre. Nous disons bien livre puisque cette position de l’auteur rendrait ipso facto inclassable l’Etrange destin de Wangrin dans la rubrique des genres même s’il s’apparente au roman.
Quoiqu’il en soit, l’ouvrage est au programme de français depuis plusieurs années déjà. Ce qui, en soi, est une bonne chose dans la mesure où il renferme des orientations tant pédagogiques que littéraires sans occulter la parfaite harmonie de la rencontre l’oral et de l’écrit, ce qui va être illustré plus loin. C’est, certainement, toutes ses raisons qui en font un des classiques de la production littéraire négro-africaine des origines à nos jours. Pourtant, il faut le regretter, un constat amère laisse découvrir que l’Etrange destin de Wangrin est très peu étudié par les élèves, pire il est même méconnu de ces derniers. Cela se justifie par le fait que la plupart des collègues le préfèrent, en classe de Terminale, à Les soleils des Indépendances d’Ahmadou KOUROUMA (autre ouvrage au programme dont on ne saurait établir tous les mérites ici). Mais rien ne peut justifier que l’ouvrage de KOUROUMA puisse remplacer celui d’A. H. BA alors qu’ils étaient programmés pour créer une