Autobiographie - robbe-grillet - doubrovsky
« Le miroir qui revient » Alain Robbe-Grillet
« Un amour de soi » Serge Doubrovsky
L’Autobiographie. Aujourd’hui le mot « autobiographie » désigne, en sens large « tout livre dans lequel l’auteur a exprimé sa vie ». Au début du XXème siècle on qualifiait comme d’autobiographies le Werther de Goethe, le René de Chateaubriand ou Les confessions de Rousseau et on pensait aussi que la forme (prose ou vers, 1ère ou 3ème personne, etc.) importait peu et que toute l’importance d’une autobiographie consistait dans le rapport entre les choses racontées et la vie de l’auteur[1].
Le premier texte moderne qui a été considéré autobiographique ce sont Les confessions de Jean-Jacques Rousseau (publiées entre 1782 – la première partie – et 1789 – la deuxième partie), mais on a commencé à parler du genre de l’autobiographie seulement au début du XIXème siècle.
Pendant la période du structuralisme[2] on avait déjà commencé à donner une précédence à l’œuvre, en faisant une division entre l’auteur et son œuvre (et cette méthode structuraliste a été radicalisée jusqu’à la proclamation de la mort de l’auteur). Philippe Lejeune (un des critiques structuralistes les plus connus) a publié deux œuvres très importantes pour le structuralisme : L’autobiographie en France (1971) et Le pacte autobiographique (1975). Dans cette œuvre il donne une définition moderne à l’autobiographie qui, à son avis, n’est que « le récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité ». Philippe Lejeune affirmait aussi qu’une autobiographie est telle seulement si elle est un récit autodiégétique, normalement écrit avec la première personne du singulier.
1. Le récit autodiégétique. C’est un récit dans lequel le narrateur est aussi le personnage principal et il est donc différent du récit homodiégétique (où, au contraire, le narrateur correspond seulement