azerty
Un lieu imaginaire, rêvé
Par son titre même, l’invitation au voyage apparaît plus comme un désir de partir qu’une réalité.
L’étude des verbes révèle que le pays évoqué par Baudelaire est d’abord un pays créé par son imagination. Le verbe songe, moteur su poème témoigne de cette importance de l’imaginaire. Le jeu des modes et des temps renforce cette impression. L’impératif songe comme les conditionnels décoreraient parlerait font allusion à des actions possibles mais encore irréalisées. Les infinitifs, modes intemporels, accentuent cette idée : vivre, aimer, dormir, assouvir.
La forme du poème dégage une douce harmonie qui favorise le rêve : l’alternance de pentasyllabes (5) et d’heptasyllabes (7) selon une disposition originale crée une régularité sous une apparence d’irrégularité : 5-5-7-5-5-7….
Le vers impair n’a pas la stabilité du vers pair : il renvoie plus rapidement au vers suivant, comme si un équilibre lui manquait et donc est plus musical (c’est Verlaine qui théorisera la vertu de ce type de vers dans son Art poétique en 1874 : « De la musique avant toute chose/ Et pour cela préfère l’Impair/ Plus vague et plus soluble dans l’air »)
Les vers courts sont très mélodiques parce qu’ils permettent la répétition des mêmes sonorités : la rime revient comme un écho rapproché.
Le poème est composé de 3 strophes de 12 vers suivies d’un refrain, ce qui crée un effet d’allongement et de fluidité. Le refrain donne au poème l’aspect d’une chanson tendre. L’harmonie ne veut pas de rupture.
La fluidité s’appuie donc sur le mètre, le vers choisi, qui donne au poème la légèreté merveilleuse du rêve. La musique est tout à fait propice à la rêverie et renforce l’idée d’un voyage imaginaire.
Un lieu indéterminé
Là-bas
1ère indication que donne le poète, adverbe repris 3 fois dans le refrain :là. C’est un lieu qui n’est déterminé que par opposition à ici, comme un lieu idéal parce qu’il s’oppose à la réalité, à la proximité.
Au pays qui te